Déploiement de la 5G en France : Nokia en pôle

Déploiement de la 5G en France : Nokia en pôle
Souveraineté numérique

Pour le déploiement à venir de leurs réseaux 5G, les opérateurs français semblent privilégier, pour la fourniture de leurs infrastructures, le finlandais Nokia. L’équipementier finlandais, déjà à la tête de deux labos consacrés à la nouvelle norme de communication mobile (dont un en Europe), a signé un partenariat avec Free. Mais Orange ou SFR devraient également lui faire confiance.

Fin septembre 2019, Nokia a annoncé l’ouverture d’un second labo consacré à la 5G. Le premier a été inauguré fin 2018 dans son siège social américain, Nokia Bell Labs, dans le New Jersey. Le second s’installe dans le siège social mondial du groupe, à Espoo, en Finlande.

« 5G Future X Lab » : les labos 5G de Nokia, dans le New Jersey et en Finlande

Baptisés « 5G Future X Lab », leur vocation est de présenter aux clients de Nokia les équipements, logiciels et services 5G de la firme. Ils serviront également à l’équipementier pour tester ses nouvelles solutions, de développer des prototypes, et d’accompagner en direct les innovations des équipes « Recherche et développement ».

« Le Future X Lab est un vaste développement d’un réseau 5G de bout en bout, permettant aux clients d’explorer comment un réseau dynamiquement reconfigurable et automatisé peut augmenter les performances du réseau dans les domaines de la latence, la capacité, la fiabilité et la sécurité tout en réduisant le coût total », détaille le président de Nokia Bell Labs et directeur technique de Nokia Marcus Weldon.

La 5G dope la croissance de Nokia

Rappelons que Nokia est l’un des cinq leaders majeurs du marché mondial des infrastructures de télécommunication, avec le suédois Ericsson, le coréen Samsung et les chinois Huawei et ZTE. Sur le front de la 5G, le géant finlandais avance à un bon rythme, bien aidé par les déboires de Huawei : le groupe chinois dispose probablement des équipements au meilleur rapport qualité-prix mais est banni d’une bonne partie de l’Occident pour ses supposées relations avec le gouvernement chinois.

Nokia a ainsi déjà développé 9 réseau 5G à travers le monde, et ne cesse de signer de nouveaux partenariats (45 en juillet 2019), dopant ainsi la croissance du groupe (+7% pour le second trimestre 2019 par rapport à 2018).

France : les européens Nokia et Ericsson bien placés pour la 5G

En France, Nokia est également en pole position pour fournir les infrastructures 5G aux opérateurs historiques. Huawei hors-jeu de fait, ZTE n’ayant pas un historique suffisamment fort avec l’Hexagone pour donner confiance aux opérateurs télécoms sur un sujet aussi crucial, les produits de Samsung n’étant pas jugés assez matures, Nokia et Ericsson sont bien placés pour se partager le marché – d’autant qu’il s’agit de deux constructeurs européens, que les firmes françaises sont fortement encouragées à privilégier.

Pour Free, c’est déjà réglé. L’opérateur a officialisé, le 2 septembre 2019, un partenariat avec Nokia pour assurer la mise en place de ses réseaux 5G, en France, mais aussi en Italie, où Free s’est lancé, en emportant un appel d’offre pour la 5G.

Free a signé avec Nokia, Orange et SFR sont partenaires de l’équipementier pour leurs expérimentations 5G

« Nokia, partenaire d’Iliad depuis 2010 pour le déploiement de ses réseaux mobiles 3G/4G, accompagnera le Groupe dans le déploiement de ses réseaux 5G en France et en Italie », a déclaré Iliad, maison-mère de Free, dans un communiqué.

Free a ainsi « fait le choix de la technologie européenne et de l’indépendance stratégique », et a de bonne chance d’être rejoint par Orange et SFR. Les deux opérateurs sont en effet partenaires de Nokia dans leurs expérimentations de réseau 5G, et l’efficacité reconnue des équipements du groupe finlandais ont peu de risques de leur avoir déçu. Un prolongement à grande échelle de ce partenariat semblerait logique.

Bouygues Telecom, de son coté, a expérimenté la 5G, à Lyon, en janvier 2019, au coté d’Erircsson, avec un certain succès. Pour autant, les dés ne sont pas jetés, et Orange, SFR comme Bouygues ne sont tenus par aucun engagement avec leur partenaire d’expérimentation. Reste qu’au stade actuel, la position de Nokia est la plus enviable, et que le groupe finlandais se donne manifestement les moyens de la maintenir.