Recrudescence du streaming sportif illégal durant la Coupe du Monde de football

<em>Recrudescence du streaming sportif illégal durant la Coupe du Monde de football</em>
Culture et droits d'auteur

La Coupe du Monde de football 2022 a vu une nette hausse du streaming sportif illégal en France, malgré une offre en clair conséquente (un tiers des matchs, dont tous ceux de la France). Et si le nouvel arsenal anti-piratage dont dispose l’Arcom depuis un an a globalement fait ses preuves, et a poussé certains fans de sport à souscrire des abonnements payants, le streaming illégal reste une pratique courante en France.

Pas de chiffres précis pour l’heure. Mais, logiquement la Coupe du Monde de football 2022 a vu une hausse de l’usage du streaming sportif illégal en France. « On constate une recrudescence du piratage depuis le début de la Coupe du monde. Nous avions anticipé en mobilisant d’importants moyens en amont pour la protéger », indiquait ainsi en milieu de compétition Caroline Guenneteau, secrétaire générale adjointe de BeIN Sport.

Le piratage redevient à la mode pour la Coupe du monde

La chaîne disposait en effet des droits pour l’intégralité de la compétition (64 affiches), et était donc le diffuseur unique en France de 36 matchs, TF1 ne diffusant en clair que 28 rencontres – dont les plus alléchantes et tous les matchs de l’équipe de France, certes, mais pas de quoi satisfaire le fan hardcore de foot.

Pour ne rien arranger, la plupart des accros de foot n’étaient pas (plus) abonnés à BeIn, dont l’offre sur le ballon rond est moins attirante que voici quelques années – conséquence directe de la fragmentation de l’offre de sport payante, principale raison qui poussent les internautes à se tourner vers des solutions illégales.

Le blocage au niveau des FAI, une technique anti-piratage enfin efficace en France

Or, le nouvel arsenal mis en place par la France, entré en vigueur au 1er janvier 2022, s’avère bien plus efficace contre les grandes plateformes de streaming sportif, et permet un blocage au niveau des fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Certes, un bon VPN ou une modification des DNS permet de contourner ce blocage, mais ces techniques ne sont pas à la portée du premier utilisateur venu.

Les forums de sites d’information sportive regorgeaient d’ailleurs durant la compétition de témoignages de passionnés avouant qu’après des expériences décevantes sur les premiers matchs regardés illégalement, ils avaient fini par craquer, et s’abonner pour une courte durée à BeIn Sport.

BeIn fait la chasse aux messages de pub pour du streaming sportif illégal sur les réseaux sociaux

Outre ce blocage au niveau des FAI, les ordonnances judiciaires dynamiques permettent aux ayant-droits, en cas de décision de justice contre des sites illégaux diffusant une compétition sportive, d’ajouter n’importe quel site piratant cette même compétition, qui se retrouve bloqué en quelques instants par l’Arcom. Même principe (et même rapide efficacité) pour les sites miroirs.

Les autorités ont même donné aux ayant-droits des armes adaptées aux nouveaux modes de consommation du streaming illégal. Face à la multiplication des annonces sur les réseaux sociaux indiquant des liens vers des sites de streaming fonctionnant bien, souvent à l’étranger, BeIn Sport s’est lancé dans la surveillance de ces plateformes.

Après les quarts de finale, BeIN avait ainsi déjà fait supprimer 10 000 messages avec de tels liens sur Facebook, Instagram, Twitter ou TikTok, soit cinq fois plus qu’en temps normal.

82 sites ont été bloqués spécifiquement pour la Coupe du Monde de football. En tout, la justice et l’Arcom ont bloqué plus de 1 300 sites pirates sur l’année 2022.

Les Français ont l’habitude de regarder du sport sur des services pirates

Reste que, même si, en volume, le visionnage illégal d’événements sportifs est en baisse cette année, la pratique du piratage sportif semble être devenu une solide habitude en France.

Une récente publication de l’Observatoire du sport business, ce 5 janvier 2023, indique ainsi, en s’appuyant sur une enquête de Statista, que 91 % des Français avaient regardé au moins une fois du streaming sportif illégal au cours des 12 mois précédents, dont 60 % pour le seul mois de juillet.

Concernant le football, 61 % des personnes interrogées avaient regardé illégalement un match sur un service de streaming illégal, et 30 % sur un service de streaming légal.