Yeasty et ses protéines issues de levures de bière lèvent 1,4 millions d’euros

<strong>Yeasty et ses protéines issues de levures de bière lèvent 1,4 millions d’euros</strong>
Financements

La foodtech Yeasty vient d’annoncer une levée de fonds de 1,4 millions d’euros pour industrialiser la production de ses protéines alternatives, issues de levures de bière non utilisées.

Réduire la part des protéines animales dans l’alimentation humaine est un enjeu majeur des années à venir.

Yeastly lève 1,4 millions d’euros pour développer ses protéines alternatives

Il répond en effet à des problématiques climatiques (réduire les émissions du secteur de l’agriculture, où l’élevage se taille la part du lion), environnementales (réduire l’empreinte au sol de l’élevage et les colossales ressources en eaux qu’il nécessite) et même nutritionnelles (augmenter la quantité de nourriture produite par hectare en privilégiant les végétaux au détriment de l’élevage).

La course aux protéines alternatives est donc lancée, avec une croissance mondiale attendue du marché de 9% par an jusqu’en 2026. Et la jeune foodtech française Yeasty a mis au point une alternative particulièrement convaincante, qui vient de lui permettre de lever 1,4 millions d’euros, afin d’industrialiser sa production.

Le tour de table a été mené par Asterion Ventures, aux cotés de Caméléon Invest et Satgana, ainsi que des business angels comme Clément Alteresco (Morning) et Anne-Carole Coen (Swile).

Valoriser des levures de bière non utilisées, coûteuses à traiter pour les brasseurs

Yeastly développe en effet une protéine alternative pour l’alimentation humaine, issue de levures de bière non utilisées, récupérées auprès de brasseurs : « Une levure, qui n’a non seulement pas besoin d’être transformée mais qui en plus possède des qualités nutritionnelles très élevées (50 à 60 % de protéines à un niveau équivalent de l’œuf), 15 % de fibres et d’autres apports comme les micronutriments », précise Juan Londono, qui a cofondé la jeune pousse en 2021 avec Mathieu Durand.

L’idée est d’autant plus maligne que ces levures sont, pour les brasseurs, une matière première non utilisée et coûteuse à traiter, « avec un potentiel d’au moins 50 000 tonnes par an selon nos estimations », se félicite Juan Londono.

Vers un premier atelier pour produire des échantillons dès 2023

Seul défaut de cette option : son amertume, qui la rend particulièrement difficile à intégrer telle quelle dans un aliment destiné aux humains. Mais Yeasty aurait réussi à composer un additif qui supprime ce goût désagréable de n’importe quelle levure.

L’enjeu est désormais d’industrialiser le production d’échantillons, afin de les envoyer à la trentaine d’industriels intéressés, qui pourront les tester dans différentes recettes (pâtes, biscuits protéinés, alternatives à la viande…).

Un atelier d’une capacité de 100 tonnes par an devrait ainsi sortir de terre en 2023 grâce à cette levée de fonds. Si tout va bien, il sera suivi d’une usine d’une capacité de 5 000 tonnes à horizon 2025.