La France veut favoriser l’introduction en Bourse de ses licornes

<strong>La France veut favoriser l’introduction en Bourse de ses licornes</strong>
Financements

Le gouvernement français veut apporter son aide aux licornes hexagonales souhaitant se lancer dans la grande aventure de la Bourse. Soutien logistique et financier et aménagements réglementaires doivent aider la France à tenir un objectif de 10 licornes côtés à horizon 2025, dont deux avec un valorisation de plus de 5 milliards d’euros.

La France veut chérir son écosystème tech. Fidèle à la Start-up Nation annoncée durant la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron entend encore fortifier le petit monde des start-up hexagonale.

La French Tech en plein paradoxe de croissance

Il est vrai que leur croissance a dépassé tous les prévisionnels, tant sur les montants des levées de fonds que sur le nombre de licornes. Mais comme l’Allemagne et, surtout, le Royaume-Uni vont pour l’instant encore plus vite, la France est face à un paradoxe.

La French Tech croît fortement en volume, mais recule en parts relatives dans l’Union européenne. Dès lors, pour garder cette place dans le trio de tête européen (loin, très loin devant tous les autres pays), les start-up hexagonales doivent continuer de grandir.

Aider les licornes à entrer en Bourse

Le gouvernement continue donc d’étoffer son offre d’accompagnement. Et au-delà du nouvel objectif des cinq décacornes (une société non-cotée valorisée à plus de 5 milliards de dollars) pour 2025 (et 10 pour 2030), dévoilé à la fin du printemps, c’est vers les marchés financiers que se tournent les regards.

Ainsi, après le French Tech 120 et le Next40 (pour soutenir la croissance des jeunes pousses les mieux établies), après Green20, Agri20 et Deep20 (pour les start-up de rupture), Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, a présenté, ce 23 novembre 2022, un éventail de soutien aux licornes souhaitant entrer en Bourse.

Les dernières introductions furent celles de Deezer, d’OVHcloud et de Believe, mais Microoled, malgré un projet présenté début 2022, a renoncé à se lancer dans le grand bain des marchés financiers.

10 licornes cotées d’ici 2025

Le gouvernement voit pourtant grand : il ambitionne d’atteindre les 10 licornes cotées à horizon 2025, dont deux valorisés plus de 5 milliards d’euros.

« Cette étape-clé de leur développement doit être accompagnée par des investisseurs et des analystes de qualité. La conjoncture étant actuellement dégradée, c’est bien un chantier de long terme que nous lançons, avec des résultats à évaluer d’ici plusieurs années », pointe Jean-Noël Barrot.

Accompagner les jeunes pousses dans leur IPO

Pour ce faire, le gouvernement dégaine un triple soutien : accompagnement logistique et stratégique, simplification réglementaire et soutien financier. Jean-Noël Barrot promet ainsi « un accompagnement de la French Tech pour les entreprises dans leur processus d’IPO » ainsi qu’un soutien après leur entrée en bourse.

La Mission French Tech va également poursuivre ses missions d’information sur le sujet, tout en tentant d’inciter les fonds d’investissement à se tourner vers la tech cotée.

Effort législatif

Au niveau législatif, l’exécutif entend protéger les jeunes pousses contre leur plus grande crainte en cas d’introduction en Bourse : la perte de contrôle de leur société par les entrepreneurs qui l’ont fondé.

Jean-Noël Barrot entend tenir cette promesse « en changeant et en simplifiant la loi, avec un Listing Act Européen, en autorisant les droits de vote multiples, et en permettant la double cotation pour les entreprises qui souhaitent être à la fois cotée en Europe et dans le reste du monde ».

Soutien financier

Enfin, le gouvernement va débloquer des fonds pour soutenir certaines opérations, en participant directement à des introductions particulièrement stratégiques ou délicates, via un fonds de 500 millions d’euros de BpiFrance, un autre de 300 millions d’euros confié à la Caisse des Dépôts, ainsi que divers mécanismes publics de France Relance, pouvant atteindre jusqu’à 500 millions d’euros.

De quoi tenir les objectifs ambitieux du gouvernement ?