Les polices de 18 pays font tomber un réseau international de piratage de films

Les polices de 18 pays font tomber un réseau international de piratage de films
Culture et droits d'auteur

Fin août 2020, les polices de 18 pays, menées par Europol et la police américaine, ont mené une action coordonnée pour faire fermer une soixantaine de serveurs à travers le monde. Ils appartenaient tous à Sparks, un « grossiste » en streaming de films, spécialisé dans le piratage de Blu-ray et de DVD, avant leur sortie commerciale. D’autres groupes de pirates seraient dans le viseur des enquêteurs.

Les heures des plus grand réseau de piratages de films (et de séries) seraient-ils compté ? Dans tous les cas, il semblerait que les forces de l’ordre du monde entier soient en train de faire tomber les « grossistes », ceux qui fournissent aux sites de streaming ou de téléchargement des copies de films récents. Une façon de couper à la source l’alimentation de nombreux sites illégaux.

Sparks, un « grossiste » en films piratés

Le 25 août 2020, c’est Sparks, le plus important de ces « grossistes », au niveau mondial, qui est tombé. Ce coup de filet est intervenu après une enquête de plusieurs mois, impliquant les polices de 18 pays, et coordonnées par Europol, l’agence européenne de police criminelle, et les autorités etats-uniennes. Les services spécialisés dans la cybercriminalité ont travaillé d’arrache-pied, pour remonter l’ensemble des ramifications de Sparks.

Parfaitement inconnu du grand public, Sparks est un groupe de cybercriminels qui occupaient une place centrale dans l’écosystème du piratage de films, de séries et de musique dans le monde.

Se faire passer pour des revendeurs pour récupérer des Blu-ray et DVD avant leur sortie

Leur mode opératoire est connu. Les membres de Sparks se faisaient passer pour des revendeurs, afin de récupérer des copies de Blu-ray et de DVD avant même leur mise sur le marché. Ils procédaient à de « fausses déclarations et des omissions substantielles » et assuraient aux producteurs qu’ils n’allaient pas commercialiser les supports avant la date officielle.

Les pirates cassaient ensuite les protections contre le piratage de ces DVD et Blu-ray, à l’aide de logiciels spécialisés. Puis ils les transformaient en fichiers vidéo, de tailles et de résolutions variées, et les envoyaient à des sites de streaming ou de téléchargement illégal.

Des pertes estimées à plusieurs millions de dollars pour l’industrie du cinéma

Les fichiers étaient ensuite récupérés, copiés, diffusés, par des sites ou des portails rémunérés par de la publicité. Dans ce genre de trafic, Sparks était incontestablement le numéro 1 mondial. Le groupe diffusait d’ailleurs aussi des épisode de séries et des albums de musique dès le jour de leur sortie.

Pour la seule industrie du cinéma, les pertes provoquées par les activités de ce grossiste s’élèveraient à plusieurs dizaine de millions de dollars.

Le sommet d’un écosystème plus large

Qui plus est, les trois personnes à la tête de Sparks, le résident britannique Georges Bridi, le résident norvégien Umar Ahmad (aka « Artist ») et Jonathan Correa (aka « Raid ») seraient toutes liées à plusieurs autres groupes du même type, baptisés « Drones », « Rovers », « Geckos » et « Sprinter ».

C’est donc la tête de ce réseau qui a été frappé, ce 25 août 2020. Les polices des 18 pays concernés ont procédés à une vague de perquisitions et d’arrestations. Une soixantaine de serveurs informatiques situés au Canada, en Corée du Sud, au Danemark, en Espagne, ou encore en France ont été saisis. Deux personnes (au moins) ont été arrêtées, une à Chypre et une aux Etats-Unis.

De nouvelles arrestations à venir ?

Pour autant, Europol comme les polices américaines ont été avares de détails sur les personnes interpelés ou sur le mode opératoire des pirates. Selon des sources officieuses, de nombreux membres de Sparks, Drones, Rovers, Geckos et Sprinter seraient en fuite, avec les polices aux trousses. De nouvelles arrestations risquent d’être annoncées dans les semaines qui viennent.

Reste que, pour l’heure, les serveurs étant fermés, les activités de piratage de ces groupes ont été suspendues. Tarissant, à la source, l’approvisionnement de nombreux sites et plateformes illégaux. De quoi limiter les nouveautés sur les sites de streaming et de téléchargement dans les prochaines semaines, sinon les prochains mois.