Pentagone Leaks : les documents pas si secrets du renseignement US

<em>Pentagone Leaks : les documents pas si secrets du renseignement US</em>
Cybercriminalité

Le Pentagone a été victime d’une fuite de données d’une extrême gravité, notamment sur la guerre en Ukraine, diffusées massivement sur les réseaux sociaux. Une jeune membre de la Garde nationale du Massachusetts ultra-conservateur est à l’origine de ce leak d’ampleur.

L’histoire est aussi rocambolesque qu’inquiétante pour la sécurité des documents confidentiels du Pentagone. Un jeune militaire de 21 ans, Jack Teixeira, a eu accès, grâce à ses bonnes connaissances en informatique, au réseau informatique interne du ministère de la Défense états-unien.

Partis d’un salon ultra-conservateur sur Discord, les Pentagone Leaks inondent les réseaux sociaux

Il était également membre d’un salon de discussion Discord ultra-conservateur, échangeant sur les jeux vidéos, les armes à feu, les mèmes racistes, le « déclin » américain… Or, pour donner du poids à certains de ses messages, Jack Teixeira a décidé d’imprimer et photographier des documents « top secret ».

Il les a ensuite transmis à la trentaine de membres du salon. Mais, bien vite, les documents se sont retrouvés sur d’autres salons Discord. Début avril, ils inondent Telegram et Twitter, partagés notamment par des hacktivistes pro-russes.

La fuite est jugée d’une grande gravité par le Pentagone : des documents confidentiels sur la guerre en Ukraine et le soutien américain à Kiev se mettent à circuler sur le net (certains sont grossièrement maquillé pour minimiser les pertes russes).

Ces documents « top secret » l’étaient-ils encore un tant soit peu ?

Au-delà des informations confidentielles ainsi partagées, les documents prouvent les capacités du renseignement américain à espionner en profondeur ses ennemis comme ses alliés. Jack Teixeira a été arrêté par le FBI le 13 avril 2023, il risque jusqu’à 10 ans de prison.

Plus globalement, la fuite interroge sur le niveau de protection de ces documents. Des analystes estiment que plusieurs dizaines de milliers de personne, voire plusieurs centaine de milliers y avaient accès. Peut-on, dans ce cas, encore parler de documents « top secret » ?

Et si un simple soldat d’une base américaine lambda a pu y accéder avec autant de facilité, comment ne pas craindre que les hackers étatiques les mieux équipés n’y avaient pas accès eux aussi ?