L’autorité britannique de la concurrence s’oppose elle aussi au rachat d’Activision par Microsoft

<em>L’autorité britannique de la concurrence s’oppose elle aussi au rachat d’Activision par Microsoft</em>
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Déjà sous le coup d’une plainte de la FTC états-unienne et d’une enquête de la Commission européenne, le spectaculaire rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft rencontre également l’opposition de la Competition and Markets Authority, l’autorité britannique de la concurrence. Le deal du siècle dans les jeux vidéos a de plus en plus de plomb dans l’aile.

Annoncé en janvier 2022, le spectaculaire rachat d’Activision-Blizzard, l’un des plus importants studios de jeux vidéo du monde, par Microsoft, pour 68,7 milliards de dollars, afin de créer un mastodonte du secteur, ira-t-il à son terme ?

Après la FTC et avant la Commission européenne, la CMA britannique s’oppose au rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft

Rien n’est moins sûr. La Federal Trade Commission (FTC), gendarme US de la concurrence, a déjà porté plainte contre l’opération en décembre 2022. La Commission européenne enquête de son coté sur ce rachat, et la distorsion de concurrence qu’il pourrait provoquer.

En ce début février 2023, c’est la Competition and Markets Authority (CMA), l’autorité britannique de la concurrence, qui a rendu les conclusions de son enquête. Et elles sont sans ambiguïté : en l’état, elle s’oppose au rachat.

Cette fusion pourrait selon la CMA entraîner une « diminution importante de la concurrence dans le secteur des consoles de jeux », affaiblissant « l’importante rivalité entre Xbox et PlayStation ». Les effets seraient pires encore dans le cloud gaming, où Microsoft contrôle déjà 60 à 70 % du marché.

« S’assurer que les joueurs ne sont pas pris dans le feu croisé d’accords mondiaux »

« Notre travail consiste à nous assurer que les joueurs ne sont pas pris dans le feu croisé d’accords mondiaux qui, au fil du temps, pourraient nuire à la concurrence, faire monter les prix, réduire les choix et les innovations. Cela pourrait être le cas avec ce rachat », précise Martin Coleman, à la tête du groupe d’experts indépendants chargés de l’enquête.

La CMA a proposé des solutions à Microsoft pour valider l’opération, en premier lieu une scission d’Activision-Blizzard en plusieurs entités, le géant du net n’en rachetant qu’une partie. Mais Microsoft est-il prêt à racheter le studio sans Call of Duty, ou sans la branche Blizzard (World of Warcraft, Diablo, Overwatch) ? Cela semble en l’état peu probable…