Protection de l’enfance en ligne : quelles solutions ?

Protection de l’enfance en ligne : quelles solutions ?
Réglementaire

Alors que le Forum de Paris sur la Paix a accouché d’un  « laboratoire » dédié à la protection de l’enfance en ligne, auquel vont participer GAFAM et réseaux sociaux (Microsoft, Google, Meta, TikTok, Snapchat…), la question des solutions techniques pour limiter l’accès des enfants aux contenus les plus sensibles, notamment pornographiques, reste entière.

L’exposition des enfants à des contenus violents et pornographiques extrêmes en ligne pose de graves problèmes sociétaux. Le président Emmanuel Macron avait fait de la protection de l’enfance en ligne l’une des priorités de son premier mandat. Pour des résultats au mieux très décevants.

La France lance un « laboratoire » mondial dédié à la protection de l’enfance en ligne

C’est sur sa volonté qu’a été créé un « laboratoire » sur le sujet, dévoilé lors du Forum de la Paix de Paris, ces 10 et 11 novembre 2022. Le président y a présenté une nouvelle “charte” par laquelle les acteurs majeurs de la tech « s’engagent à améliorer, innover et échanger en matière de bonnes pratiques pour mieux protéger les enfants en ligne ».

Les géants du net et des réseaux sociaux vont y participer. Microsoft, Google, Meta, TikTok, Snapchat… seront présents. Mais pour quel effet ? “Le Laboratoire commencera comme une coalition de volontaires, avec pour résultat immédiat de briser les silos existants entre les gouvernements, les plateformes et les fournisseurs de solutions”, indique le document de présentation.

Appels à projet et expérimentations seront au programme. Tout cela ressemble toutefois diablement à une usine à gaz destinée à brasser de l’air et montrer patte blanche. Mais sans s’attaquer vraiment au coeur du problème.

Comment empêcher les enfants d’accéder à des contenus problématiques ?

Car, en dehors d’un contrôle parental strict (qui a d’ailleurs lui-même ses limites), comment empêcher des enfants et adolescents, laissés libre sur un ordinateur ou un smartphone non bridés, d’accéder à des contenus problématiques ?

La France envisage depuis des années de mettre en place des moyens d’interdire l’accès des mineurs à des sites pornographiques, mais peine à trouver une solution technique convaincante. Fin octobre 2022, la Secrétaire d’État chargée de l’enfance Charlotte Caubel a indiqué “perdre patience” : elle envisage l’utilisation d’une carte bancaire pour conditionner l’entrée à un site pornographique.

La CNIL n’est pas forcément convaincue, estimant le procédé « contournable », tout en indiquant qu’aucune solution ne semblait vraiment convaincante aujourd’hui – et que, pour qu’une loi de ce type puisse être validée par le Conseil constitutionnel, elle devra être irréprochable sur la protection de la vie privée et des données personnelles.