Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara accélère la transition numérique

Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara accélère la transition numérique
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Alassane Ouattara a validé la feuille de route du gouvernement pour la transition numérique de l’économie de la Côte d’Ivoire, en commençant par la cybersécurité.

Lors du Conseil des ministres du 22 décembre dernier, Alassane Ouattara a ainsi annoncé la mobilisation d’importants moyens pour lutter contre les cyber délinquants. En particulier contre les brouteurs (escrocs opérant sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux) qui sévissent en Europe, mais surtout en Côte d’Ivoire : depuis quelques années, les Ivoiriens en sont ainsi les premières victimes.

La cyber criminalité coûterait chaque année 3,5 milliards d’euros à l’ensemble du continent africain. L’Union africaine estime même que 80 % des ordinateurs d’Afrique de l’Ouest sont infectés par au moins un malware ou un virus. Un état de fait qui a poussé la présidence ivoirienne à mettre en place une « Stratégie Nationale de Cybersécurité » pour la période 2021-2025.

Sécuriser l’espace digital ivoirien

« La mise œuvre de la Stratégie Nationale de Cybersécurité est estimée globalement à 18 milliards de francs CFA (±27,5 millions d’euros) sur la période 2021-2025 », a-t-on appris à la suite du Conseil des ministres. Deux structures devraient ainsi être créées pour coordonner ce plan.

La première, le futur Conseil National de Cybersécurité, sera chargé de « définir les orientations stratégiques et de piloter la mise en œuvre des plans d’actions ». La seconde, la future Autorité Nationale de la Cybersécurité, aura pour mission « la mise en œuvre des plans d’actions, la coordination de la gestion des crises de cybersécurité, la coordination des actions de protection des infrastructures critiques et des systèmes d’information publics et privés, ainsi que le pilotage des processus de prévention, de protection, de surveillance, de détection et de réponse aux incidents ». 

Ce plan ambitionne de positionner la Côte d’Ivoire comme un des leaders africains de la cybersécurité. Mais son but premier reste de sécuriser le cyberespace national afin de soutenir la transformation numérique du pays.

Soutenir la transformation numérique et le développement de la Côte d’Ivoire

« La vision de l’Etat de Côte d’Ivoire dans la définition de sa stratégie est de soutenir la croissance de l’économie nationale par la fourniture aux citoyens et aux organisations d’un cyberespace sécurisé et de services numériques de confiance, et de devenir le leader régional en matière de cybersécurité », indiquait ainsi, en juin dernier, le ministre de l’Économie numérique, des Télécommunications et de l’Innovation, Roger Adom.

Après un premier miracle économique ivoirien (7 % de croissance moyenne sur la période 1960-1970) puis un deuxième (8 % pour 2010-2020) sous le mandat d’Alassane Ouattara, ce dernier se verrait bien mettre en place les conditions d’un troisième miracle, cette fois numérique.

Pour cela, le président a validé les deux autres stratégies proposées le 22 décembre dernier par le gouvernement, en concertation avec les acteurs de la société civile : la stratégie numérique et la stratégie d’innovation 2021-2025.

Une feuille de route ambitieuse

Le gouvernement a ainsi annoncé la levée de 2 000 milliards FCFA (±3 milliards d’euros) pour mettre en œuvre la « stratégie nationale de développement du numérique 2021-2025 ». Ce plan est ambitieux : il devrait nécessiter, à lui seul, pas moins de 32 réformes et 96 projets distincts. Il vise à hisser la Côte d’Ivoire au rang de pays majeur en matière d’innovation en Afrique.

La « stratégie nationale d’innovation 2021-2025 », quant à elle, prévoit la mise en place opérationnelle du Fonds ivoirien de l’innovation. Lancé en collaboration avec la Banque Africaine de Développement en 2016, ce dernier a pour objectif de booster l’innovation et soutenir les entreprises, notamment les start-ups. Cette stratégie prévoit également l’intensification et l’orientation du programme de création d’incubateurs vers cinq secteurs d’activité : l’agriculture, l’industrie, les énergies renouvelables, la santé et les transports.