Convaincu de vendre des produits dangereux, Wish est éjecté de France

Convaincu de vendre des produits dangereux, Wish est éjecté de France
Lifestyle

Une enquête de la DGCCRF a montré que la plateforme de vente de produits à bas prix Wish proposait des articles dangereux, sans un processus de signalement efficace. La DGCCRF a alors demandé aux autorités le déréférencement total de Wish en France, ainsi que son éjection des magasins d’applications. Un choix musclé, qui a valeur de symbole.

Une intransigeance à la française ? La plateforme Wish, bien connue pour ses produits à très bas prix (et souvent très bas de gamme), a tout fait pour plaider sa cause auprès des autorités compétences, mais le couperet est tombé : depuis le 29 novembre 2021, Wish est indésirable en France.

Une enquête de la DGCCRF révèle une foule de produits dangereux sur Wish

Les autorités publiques ont suivi l’injonction de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes), qui faisait suite à une enquête approfondie sur les produits vendus par Wish, rendue publique le 24 novembre.

La DGCCRF a en effet analysé 140 produits qui étaient restés disponibles sur la plateforme, malgré des signalements d’internautes sur leur dangerosité. Or, après étude, la DGCCRF a conclu que « 90 % des appareils électriques analysés étaient considérés comme dangereux ».

Ils pouvaient créer, entre autres, des incendies. Même conclusion pour 62% des bijoux (présentant notamment des risques de blessures corporelles ou d’étranglement) et 45% des jouets (risques d’incendies, de blessures, d’étouffement…).

La GCCRF a désormais le droit de demander le déréférencement d’une plateforme en ligne

Ce constat glaçant a conduit la DGCCRF à utiliser une disposition permise par une loi de fin 2020, la DDADUE (loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière économique et financière), qui confère à la répression des fraudes la capacité d’exiger le déréférencement des moteurs de recherche, mais aussi des plateformes comme les boutiques.

La DGCCRF a conclu que Wish ne faisait clairement pas assez d’efforts pour empêcher la vente de produits dangereux sur sa plateforme. Certes, la plupart des produits disparaissaient après un signalement, mais ils réapparaissaient quelques jours plus tard sous un autre nom.

Quand Bruno Le Maire doit ruer dans les brancards

Pour autant, la demande de déréférencement de Wish, effective le 24 novembre 2021, traînait en longueur. Mais, le 29 novembre, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a décidé de taper du poing sur la table.

« Je veux être très clair : je poursuivrai en justice les plateformes qui refuseront de déréférencer le site internet de Wish et son application mobile. Les géants du numérique ne sont pas au-dessus des lois », a tonné Bruno Le Maire sur Twitter, dans la matinée du 29 novembre 2021.

Wish mis hors jeu sur les moteurs de recherche et les magasins d’applis… mais toujours présent si on sait le chercher !

Et, comme par magie, en quelques heures, Wish avait disparu de Bing, Qwant et DuckDuckGo. Google a traîné un peu plus, mais Wish.com a fini par disparaître. L’application a également été retirée de l’App Store (pour iOS) et de Google Play (Android). Même en utilisant la version anglophone de Google Play, le lien vers l’application n’est pas actif en France.

Certes, cela ne signe pas la disparition de Wish en France. Les applications déjà installées restent actives, taper « www.wish.com » dans une barre de navigation conduit toujours vers la plateforme, et une recherche ciblée ou via un site proposant un hyperlien vers « wish.com » permet d’atteindre le site en quelques clics.

Wish conteste la décision de la DGCCRF

Les autorités pourraient choisir de sortir l’artillerie lourde, et imposer un blocage par DNS (Domain Name System) au niveau des opérateurs télécoms, mais cette option n’a pas été choisie pour l’heure.

De son coté, Wish a déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris, dès le 30 novembre 2021, pour protester contre la décision de déréférencement. Les suites judiciaires de ce premier cas de déréférencement d’une plateforme par la DGCCRF seront, bien entendu, très suivies.