Streaming illégal de mangas et d’anime : le grand ménage

Streaming illégal de mangas et d’anime : le grand ménage
Culture et droits d'auteur

En juillet 2021, les justices américains et australiennes ont obtenu la fermeture de plusieurs sites de streaming illégal d’animés et de mangas, parmi les plus populaires dans le monde anglophone. Cette affaire éclate un an après la fermeture des deux plus importants sites pirates consacrés à l’époque aux animés et aux mangas. Preuve que, même dans des domaines très spécifiques, la lutte contre le piratage audiovisuel continue de s’organiser au niveau mondial.

Un nouveau grand coup de pied dans la fourmilière ! Un an après la fin des sites emblématiques KissManga et KissAnime, suite à la réforme de la législation sur le droit d’auteur au Japon, un nouvelle vague de fermetures déferle sur le petit monde du streaming illégal de mangas et d’animés.

Une double plainte en Australie et aux Etats-Unis vise les principaux sites de streaming illégal d’animés

Cette fois, c’est une double plainte qui est à l’origine de l’offensive, qui vise notamment 4anime, le plus important site pirate diffusant des animés. Les ayants droits de nombreux animés parmi les plus populaires du monde ont ainsi porté plainte en Australie et aux Etats-Unis, dans l’État du Michigan.

En Australie, où le site était particulièrement populaire, la plainte s’appuie sur la législation australienne, et demande aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer, définitivement, l’accès à 4anime et à tous ses futurs sites miroirs. Dans le même temps, le Legacy Rights Group a demandé, dans une plainte au tribunal fédéral du Michigan, que la justice aide à identifier les opérateurs du site, qui sont, selon toute vraisemblance, américains.

« Vous pouvez fuir, mais que vous serez toujours tenus responsables de vos violations flagrantes de la loi »

En juin 2021, 4anime cumulait plus de 20 millions de visiteurs, uniquement sur son URL principale – le site changeant régulièrement de nom de domaine, plusieurs autres adresses étaient actives à l’époque. De quoi en faire une cible de choix pour les ayant droits, déterminés à frapper ce réseau pirate au coeur.

« La violation de la propriété intellectuelle de mon client n’est tolérée en aucune circonstance […] Soyez assurés que vous pouvez fuir, mais que vous serez toujours tenus responsables de vos violations flagrantes de la loi », attaquait Corey D. Silverstein, avocat de la partie civile, en juillet 2021, lors du dépôt de plainte.

Fermetures en cascades

4anime utilisait Cloudfare, un réseau cloud permettant de dissimuler l’identité et les adresses IP des administrateurs d’un site. Mais maître Silverstein demandait la coopération de Cloudfare dans cette affaire, et semblait certain de l’obtenir. Il n’en a pas fallu plus pour que 4anime disparaisse purement et simplement de la carte du web.

L’assignation concerne également quatre autres sites de streaming illégal d’animés, GoGoAnime, Animepahe, Animedao et KissAnime. L’avocat a demandé à Cloudfare de lui fournir tous les éléments permettant d’identifier les administrateurs de ces quatre autres sites pirates, qui ont, eux aussi, dû fermer leurs portes.

Retour sur la fermeture historique de KissManga et KissAnime, en août 2020

A noter : le site KissAnime visé par cette plainte était bel et bien une tentative de ranimer (avec probablement de nouveaux administrateurs) le KissAnime fermé en août 2020 en même temps que le site KissManga. A l’époque, l’affaire avait fait grand bruit chez les amateurs anglophones de culture japonaise.

Le 15 août 2020, le gouvernement japonais annonçait en effet l’auto-destruction de ces deux sites par leurs administrateurs, sans doute dans la crainte de tomber sous le coup de la nouvelle loi sur le droit d’auteur, très restrictive, entrée en vigueur en janvier 2021.

Des sites très populaires en France, bien qu’anglophones

«Tous les fichiers sont supprimés par les titulaires de droits d’auteur. KissManga et KissAnime seront fermés pour toujours. Merci pour votre soutien ☹. Merci pour ces années », avaient écrit à l’époque les créateurs des sites pirates.

Certes, les streaming illégal d’animés n’est pas un marché aussi juteux que celui du streaming sportif ou des séries US, mais il reste extrêmement populaire, en particulier pour les œuvres qui ne sont distribuées que tardivement (voire jamais) en dehors du Japon. Ces sites, quoiqu’anglophones, étaient d’ailleurs particulièrement populaires en dehors du monde anglophone, notamment en France.