Harcèlement sexuel : dépôt de plainte contre le PDG de Riot Games

Harcèlement sexuel : dépôt de plainte contre le PDG de Riot Games
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Riot Games, éditeur du célèbrissime League of Legends, est de nouveau dans la tourmente pour une affaire de harcèlement sexuel : cette fois, c’est son PDG, le français Nicolas Laurent, qui est visé par une plainte de son ancienne assistante.

Sharon O’Donnell, assistante entre 2017 et juillet 2020 de Nicolas « Nicolo » Laurent, PDG de Riot Games, a récemment porté plainte contre son ancien patron pour harcèlement sexuel et licenciement abusif.

L’ancienne assistante de Nicolas Laurent, PDG de Riot Games, porte plainte pour harcèlement sexuel

Le groupe a confirmé cette instruction judiciaire, par la voix de son porte-parole, en affirmant la volonté de Riot Games de « faire toute la lumière sur ces accusations », notamment via une enquête externe menée par un cabinet d’avocats. Nicolas Laurent reste à la tête de l’éditeur de League of Legends.

Selon le média Vice, qui a pu consulter la plainte, Nicolas Laurent aurait commencé à harceler son ancienne assistante dès son arrivée dans l’entreprise. Il l’interrogeait ainsi sur sa taille de sous-vêtements, faisait des remarques sur son physique ou lui demandait d’être plus féminine.

Licenciée pour avoir refusé de répondre aux avances de son patron ?

Le PDG de Riot Games aurait également demandé à son ancienne assistante de le rejoindre chez lui pendant que sa femme était absente, sous-entendant qu’ils pourraient ainsi coucher ensemble. Devant le refus de Sharon O’Donnell, il se serait énervé contre elle. La jeune femme décide alors de se plaindre au service des ressources humaines. Nicolas Laurent la démet alors de ses fonctions.

Le porte-parole de Riot Games a réagi à cette plainte en affirmant que Sharon O’Donnell « a été licenciée il y a plus de sept mois pour des raisons bien documentées, suite à des plaintes de la part de plusieurs personnes ».

Harcèlement et sexisme : le lourd passif de Riot Games

Riot Games est pourtant une entreprise avec un lourd passif en termes de harcèlement et de sexisme. En 2018, une large enquête avait révélé l’ambiance hostile aux femmes régnant dans le studio de jeu vidéo. Fin 2019, la justice américaine a même condamné Riot Games à verser 10 millions de dollars au millier de femmes ayant travaillé pour l’entreprise depuis 2014, pour compenser la discrimination genrée, le harcèlement sexuel et les inégalités de salaires qui y avaient court.

A l’époque, Riot Games avait demandé à ses employés de « passer à autre chose », mais sans prononcer aucune sanction contre les coupables et les harceleurs, qui avaient tous conservé leur poste et leur salaire. « C’est difficile de passer à autre chose, quand on sait que Riot préfère verser de l’argent aux femmes qui sont encore là, plutôt que de faire en sorte qu’elles ne travaillent plus avec leurs agresseurs présumés », avait attaqué une employée. A raison, semble-t-il…