Russie : logiciels russes obligatoires pour tous les appareils électroniques

Russie : logiciels russes obligatoires pour tous les appareils électroniques
Souveraineté numérique

La Douma, chambre basse du Parlement russe, vient d’adopter une loi rendant obligatoire l’installation de logiciels russes sur les terminaux électroniques complexes (smartphones, tablettes, ordinateurs, smart TV). Si les logiciels étrangers pré-installés auront toujours droit de cité, ils devront être accompagnés par leurs équivalents 100% made in Russia.

Le gouvernement russe vient de proposer une loi, adoptée par la chambre basse du Parlement, la Douma. Son principe est simple : imposer la présence de logiciels russes sur tous les appareils électroniques vendus en Russie et disposant d’un système d’exploitation personnalisé. Seront notamment concernés les smartphones, les tablettes, les ordinateurs (fixes et portables) et les smart TV. Les logiciels étrangers pré-installés ne seront pas supprimés, mais ils devront cohabiter avec des versions russes.

Des logiciels russes sur tous les smartphones de Russie ?

Officiellement, le but de cette loi est de défendre l’écosystème des entreprises russes des nouvelles technologies, pour donner plus de débouchés à leurs logiciels. Mais aussi réduire les abus des entreprises étrangères, notamment celles en situation de quasi-monopole. Un tacle en bonne et due forme aux Etats-Unis, à Donald Trump et à l’ensemble de la Silicon Valley.

La loi dont encore être validée par la Chambre Haute du Parlement et le président Vladimir Poutine. Sachant qu’ils appartiennent tous à la même majorité politique, ce tour de piste ne devrait être qu’une formalité, et la loi devrait entrer en vigueur le 1er juillet 2020.

Une mesure d’espionnage et de contrôle ?

L’opinion publique est très divisée sur cette question. Car, en pleine cyberguerre avec les Etats-Unis, les autorités russes pourraient vouloir installer des portes dérobées et logiciels espions sur l’ensemble des terminaux vendus en Russie. Pour mieux contrôler la population. Autre crainte : que cette pression gouvernementale pousse les grands groupes étrangers à quitter la Russie.