Des employés de Huawei aident Zambie et Ouganda à espionner leurs opposants

Des employés de Huawei aident Zambie et Ouganda à espionner leurs opposants
Souveraineté numérique

Dans une enquête détaillée, le Wall Street Journal montre que des employés de Huawei ont aidé les autorités de Zambie et d’Ouganda à créer des logiciels espions pour garder un œil et une oreille sur leurs opposants politiques. Même si le pouvoir central chinois ne semble y être pour rien, une telle affaire ne va pas redorer le blason du géant chinois.

2019, annus horribili pour Huawei ? Accusé de longue date par le gouvernement américain d’espionner pour le compte de la Chine, frappé de plein fouet par la guerre commerciale entre l’Empire du Milieu et l’Oncle Sam, mis de coté du développement de la 5G par de nombreux pays occidentaux, le géant des smartphones chinois fait face à une nouvelle accusation d’importance.

Quand les employés de Huawei aide à confectionner un malware espion

Un enquête du très respecté Wall Street Journal révèlent en effet que des employés de Huawei auraient servi de chevilles ouvrières dans la création d’un logiciel espion commandé par les autorités de l’Ouganda et de la Zambie. Cibles visées : les opposants politiques des deux Etats africains.

Ce malware, dès lors qu’il est installé sur le téléphone de la personne visée, permet aux autorités de suivre la localisation, d’accéder aux communications chiffrées et de consulter ses conversations via messageries instantanées (WhatsApp et Skype notamment).

Les opposants de Zambie et d’Ouganda dans le viseur du logiciel espion

Parmi les cibles, le Wall Street Journal cite Robert Kyangulanyi, alias Bobi Wine, un rappeur et acteur ougandais, devenu symbole de l’opposition au pouvoir en place, espoir de la jeunesse et candidat à la présidentielle de 2021.

Pour autant, le journal tempère les conclusions que l’on pourrait tirer de cette affaire. Les enquêteurs du Wall Street Journal n’ont trouvé aucune preuve que le gouvernement chinois a participé à cette affaire, ni même que la direction de Huawei était au courant des agissements de ses employés en Ouganda et en Zambie.

Les investigations n’ont pas non plus conclu que les smartphones et terminaux de Huawei étaient conçus pour faciliter le piratage. Les smartphones infectés n’étaient d’ailleurs pas tous de la marque chinoise. Reste qu’une fois de plus, quand une affaire d’espionnage étatique éclate, Huawei est présent. Une simple coïncidence, vraiment ?