La French Tech se porte très bien, merci pour elle !

La French Tech se porte très bien, merci pour elle !
Financements

french-tech-porte-tres-bien

Une étude récente prouve que la French Tech est en pleine forme : le chiffre d’affaire des start-up française augmentent, elles s’ouvrent à l’international, les levées de fonds n’ont jamais été aussi importantes ; l’écosystème semble avoir atteint une vraie maturité. Reste maintenant un obstacle de taille : trouver les (bons) employés pour soutenir ce développement.

La French Tech ne manque pas d’idées, la French Tech ne manque pas d’argent, elle ne manque pas non plus de reconnaissance ; non, ce qui manque à la French Tech aujourd’hui, ce sont des êtres humains. Compétents. Notamment dans le domaine du marketing, de la communication et de la programmation.

Presque 2 milliards d’investissement en un semestre

C’est ce qui ressort du baromètre commandé par France Digitale, réalisé par EY et présenté en exclusivité par nos confrères des Echos. Les nouvelles de la French Tech sont excellentes, une majorité des voyants Tech sont au vert.

Du coté des financements, les investissements dans les start-up françaises ont atteint, sur le premier semestre 2018, 1,95 milliards d’euros, s’approchant doucement de la barre symbolique des 2 milliards. C’est 61% de plus que sur le premier semestre 2017 !

Chiffre d’affaire en hausse pour les futures licornes bleues-blanches-rouges

Point d’importance : le nombre d’opérations n’a presque pas évolué, ce qui signifie que le ticket moyen est en très forte progression – parfaitement dans la droite file de l’ambition gouvernementale de favoriser l’émergence de licornes made in France.

Autre signal positif : le chiffre d’affaire des start-up françaises a progressé de 26% entre 2016 et 2017, preuve que les business models commencent à porter leurs fruits : « L’écosystème s’est structuré et a atteint un certain niveau de maturité. De leur côté, les fonds couvrent bien toutes les étapes du financement »,  expose Xavier Lorphelin, Managing Partner chez Serena Capital, co-auteur de l’étude.

Un écosystème de plus en plus ouvert à l’international

Autre signe de maturité et de bonne santé, dans un monde globalisé : les jeunes pousses françaises sont largement ouvertes à l’international. Pour se transformer en licorne, une start-up doit en effet imposer ses produits bien au-delà du cadre franco-français. L’Union Européenne est un minimum, les Etats-Unis l’eldorado qui vous fait rentrer dans la cour des grands.

Or 56% des revenus des start-up française ont été, en 2017, réalisés à l’étranger, preuve d’une ouverture salutaire. Mieux, 75% des jeunes pousses affichant plus de 5 millions d’euros de chiffre d’affaire annuel ont ouvert des bureaux hors de France.

Du coté des investisseurs, également, la French Tech a la côte à l’international : 39% des start-up françaises ont fait entrer dans leur capital des fonds étrangers : « Il s’agit surtout d’Américains. Et nous le voyons d’un très bon oeil, car il est très compliqué d’attaquer le marché américain sans eux », souligne Xavier Lorphelin. Les fonds asiatiques observent la French Tech avec attention, mais investissent pour l’heure peu.

Nouveau must have des recruteurs : les profils commerciaux, orientés vers l’étranger

Reste à atteindre l’étape suivante : s’imposer à l’international. Et c’est là que la French Tech touche ses limites actuelles. Des limites essentiellement humaines. Deux start-up sur trois citent le recrutement parmi les trois principaux défis à relever pour grandir, et une sur trois le place en numéro 1.

Et, de ce coté, un grand changement est intervenu ; depuis l’émergence des toutes premières start-up française, le Graal du recrutement, le profil le plus recherché, et de loin, était toujours le même : le développeur. Mais cette année, surprise : la moitié des jeunes pousses françaises cherchent avant tout des profils commerciaux ou marketing – contre 35% qui cherchent des développeurs.

« Cela corrobore le fait que les start-up françaises sont plus matures : elles ont un produit, du chiffre d’affaires, elles ont levé de l’argent. Maintenant, il s’agit de vendre ! », indique Franck Sebag, Partner chez EY.

Un signe de maturité : la prochaine frontière est l’Atlantique !

Le plus difficile est justement de vendre à l’étranger, notamment outre-Atlantique : ouvrir un bureau dans la Silicon Valley ou à New York est une étape capitale. Encore faut-il y recruter les bons profils, qui permettront à la jeune pousse de conquérir le marché américain : « Et il n’est pas évident pour une entreprise de trouver un bon commercial aux Etats-Unis alors qu’elle n’y a aucun réseau », note Xavier Lorphelin.

Mais l’ouverture aux capitaux étrangers devraient permettre de dégotter plus facilement les profils ad hoc. Et cette (relative) pénurie de responsables commerciaux et marketing est finalement, elle aussi, un signe de bonne santé. Alors, si vous sortez aimer la tech, que vous sortez d’une école de commerce, vous savez ce qui vous reste à faire : partez aux Etats-Unis, et vite !