Chine – USA : vers une double gouvernance de la Toile ?

Chine – USA : vers une double gouvernance de la Toile ?
Souveraineté numérique

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Durant un événement organisé par un fond de capital risque, Eric Schmidt, ancien dirigeant de Google, a estimé que, dans le futur, la gouvernance d’Internet risquait d’être scindée en deux, entre un Internet américain dominé par les GAFA et un Internet chinois, plus restrictif.

Pour beaucoup, Internet est une unité : le World Wide Web est identique dans le monde entier, avec une gouvernance unique et indépendante, et quelques Etats pratiquants des restrictions – la Chine est le premier exemple venant en tête aujourd’hui.

A l’aube des « géants du net » chinois

Ce modèle, qui correspond globalement à la situation actuelle (à quelques différences près sur la neutralité du net), pourrait être remis en question dans les années à venir avec l’essor des groupes chinois travaillant pour le web.

Le gouvernement chinois impose tellement de restrictions et interdit tellement de sites venus de la Silicon Valley que, si cette croissance des nouveaux « géants du net » chinois se poursuit, le web chinois pourrait finir par acquérir une forme d’autonomie.

« Je pense qu’on ne va pas tarder à voir les services et produits chinois prendre des positions de leader. Et il y a un réel risque pour qu’avec ces produits vienne une nouvelle gouvernance, avec plus de contrôle et de censure. »

Vers un Internet bipolaire ?

C’est ce qu’affirme Eric Schmidt, président exécutif de la holding Alphabet, ancien dirigeant de Google. Interrogé sur la possibilité qu’Internet se scinde, dans les années à venir, en plusieurs Internet séparés, il a répondu que le scénario qu’il imaginait le mieux était celui « d’une bifurcation vers un internet dirigé par la Chine et un Internet non chinois dirigé par les États Unis ».

Pour lui, les deux Internet ne seraient pas forcément hermétique, il imagine de nombreux points de collaboration et de cohabitation entre les deux. Un futur Internet bipolaire ? Pour l’ancien patron de Google, nous y allons tout droit !