Skopai, un annuaire de la Tech pour dérisquer les transactions avec les start-up

Skopai, un annuaire de la Tech pour dérisquer les transactions avec les start-up
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Dans un monde en effervescence, où les jeunes pousses surgissent partout dans tous les domaines, les risques de rater un bon partenariat ou de s’engager avec le mauvais cheval se multiplient. Pour éviter cela, une plateforme grenobloise, Skopai, se propose de qualifier les start-up du monde entier.

C’est une recrue de choix : David Monteau a quitté, en décembre 2017, son poste de directeur de mission à la French Tech, pour rejoindre les rangs de Skopai, une start-up jeune, encore méconnue, mais au potentiel plus qu’affirmé.

« On s’intéresse plutôt aux start-up en phase d’amorçage »

La venue d’un spécialiste de l’écosystème start-up en France n’a rien d’étonnant : Skopai a créé une plateforme proposant des informations neutres, aussi exhaustives que possibles et en temps réel sur toutes les start-up du monde. L’objectif est de ne laisser passer aucune jeune pousse, quel que soit son pays d’origine, pour proposer un « annuaire » le plus complet. Montée en juillet 2017 par Bruno Sportisse, Eric Gaussier et Agnès Guerraz en partenariat avec l’Université de Grenoble, Skopai a un objectif essentiel : dérisquer l’investissement – et donc le favoriser.

Logiquement, la plateforme se concentre sur les plus jeunes pousses, les start-up ayant déjà une visibilité, une notoriété ou des clients d’importance n’ayant pas ces besoins : “Notre concentration est d’abord sur les informations extra-financières. On s’intéresse plutôt aux start-up en phase d’amorçage. Au-delà du tour C ou D, elles deviennent des entreprises avec de l’information déjà disponible et qui rentrent dans les référentiels classiques. Avant cela, l’extra-financier est majeur parce qu’elles n’ont pas de chiffres” explique Bruno Sportisse à nos confrères de L’Usine Digitale.

Maîtriser le risque d’un investissement dans une start-up peu connue

Le point de départ de ce projet, qui ambitionne de devenir « le Bloomberg de la tech », est le constat d’un éclatement du paysage des nouvelles technologies dans le monde. Le nombre de start-up a explosé ces dernières années, et là où elles se concentraient, au début, sur quelques pays et, au sein de ces pays, sur quelques villes ou régions, elles surgissent des quatre coin du globe.

Les hubs d’innovation se déploient dans un nombre croissant de pays, ainsi que les incubateurs ou accélérateurs, rendant le paysage mouvant de l’innovation technologique toujours plus difficile à cerner. Le risque, que veut épargner Skopai à ses clients, est de tomber sur un canard boiteux ou un mirage artificiellement gonflé – ou, au contraire, de rater la pépite qui propose exactement le produit correspondant aux besoins d’une entreprise ou d’un fonds d’investissement.

“L’idée sous-jacente de Skopai, c’est d’utiliser la technologie pour aider les clients à mieux maîtriser le risque inhérent à une telle transaction. Que ce soit pour acheter le produit d’une start-up, acquérir la start-up elle-même, investir ou conclure un partenariat technologique ou de distribution » détaille David Monteau.

Une plateforme qui scanne le web à la recherche des jeunes pousses du monde entier

Skopai déploie une plateforme de type SaaS, lancée en novembre 2017, avec plusieurs formules d’abonnement ; après une levée de fonds d’un montant tenu secret à la fin de l’année 2017, elle en ambitionne une seconde au printemps 2018. Elle revendique déjà une dizaine de clients, fonds d’investissement ou grands groupes, et cherche à développer plus largement sa clientèle, en France comme à l’international.

La plateforme se concentre pour l’instant sur les secteurs les plus porteurs en terme d’investissement, le fintech, le medtech, l’énergie, la mobilité, l’industrie 4.0 et l’agriculture. Autre spécificité de Skopai : l’annuaire utilise des techniques d’intelligence artificielle et de data science pour scanner le web et détecter seul des informations sur les start-up existantes et proposer un texte de synthèse, qui est ensuite corrigé et rédigé par les employés de la jeune pousse.

Mais l’objectif est bien de rendre, à terme, Skopai autonome : “Dans plusieurs mois, nous serons capables de générer automatiquement le texte en gardant un style neutre. Pour l’instant ces processus sont extrêmement surveillés par des experts. C’est un travail indispensable qui permet de corriger les algorithmes et de les améliorer” explique Agnès Guerraz, directrice des opérations de Skopai.

Affaire à suivre, donc. De très près.