Pourquoi les sites de streaming illégaux risquent bientôt un déréférencement généralisé

Pourquoi les sites de streaming illégaux risquent bientôt un déréférencement généralisé
Propriété intellectuelle

Les autorités britanniques viennent de s’entendre avec Google et Bing, le moteur de recherche de Microsoft, pour lutter contre le streaming illégal, aussi bien pour les films, les séries ou les contenus sportifs. Cet accord historique, qui rentrera en vigueur en juin, prélude sans doute à une généralisation au niveau européen de dispositifs de ce type. De quoi espérer un Internet plus sûr et plus respectueux des créateurs de contenus.

Les législateurs semblent décidés à mener de franches offensives conte les sites proposant des contenus illégaux : les sites visés peuvent tout aussi bien proposer des téléchargements gratuit de films ou séries protégées par des droits d’auteur que de visionner en streaming gratuit des oeuvres audiovisuelles ou des contenus sportifs disponibles ailleurs en payant. C’est du Royaume-Uni qu’est venu le premier accord avec les moteurs de recherche les plus populaires pour limiter l’audience de ces sites.

D’autres techniques ont déjà été utilisées pour limiter la portée de ces sites. Des procès sont intentés par des éditeurs de contenus contre des sites illégaux, qui aboutissent en général à leur fermeture. Des négociations peuvent avoir lieu avec des marques pour réduire les revenus publicitaires de ces sites. Des campagnes de sensibilisation sont lancées régulièrement pour dissuader les utilisateurs de se rendre sur ces sites – certains pays, comme la France avec Hadopi, ont ainsi la possibilité de sanctionner les internautes qui visionnent des contenus protégés par le droit d’auteur.

Mettre en avant les contenus sûrs et légaux, quelle que soit la demande de l’Internaute

Mais l’Agence britannique de la propriété intellectuelle vient de superviser un accord inédit au niveau européen avec Google et Bing : les deux moteurs de recherche les plus utilisées au Royaume-Uni vont mettre en place un « code de pratique volontaire », qui aura pour effet de réduire la visibilité des sites soupçonnés d’être illégaux, en les éloignant des premiers résultats en cas de recherche sur les moyens de visionner un contenu.

En pratique, à partir de la mise en place de cet accord, si un internaute britannique fait une recherche pour obtenir gratuitement un contenu payant, Google et Bing lui proposeront d’abord l’ensemble des sites ou des offres lui permettant d’y accéder en payant et légalement – et seulement ensuite les autres sites, illégaux ou pas.

Protéger l’internaute, protéger les créateurs

Google et Bing vont unir leurs efforts avec la British Phonographic Industry (BPI), représentant des labels britanniques, la Motion Picture Association, organisation interprofessionnelle pour l’industrie cinématographique, et Alliance for Intellectual Property (AIP) : ils s’assureront que les résultats proposés par les moteurs de recherches sont « les plus authentiques », selon Eddy Leviten, directeur général de l’AIP. Il ajoute : « Il s’agit de protéger les internautes, mais aussi de protéger les créateurs ».

Cet accord n’empêchera pas les autorités de demander, comme en France, le déréférencement complet d’un site convaincu de violer les lois de la propriété intellectuelle: la British Phonographic Industry a ainsi déposé depuis 2011 plus de 450 millions de plainte à Google et Microsoft suite à des violations de ce type.

Mais le but de cet accord est que même en cas de demande de type « PSG-Barcelone streaming gratuit » ou « Avengers télécharger gratuit », l’internaute se voit proposer en priorité toutes les méthodes légales et payantes d’obtenir ces contenus protégés.

Vers des accords de ce type au niveau européen ?

L’Europe entière sera extrêmement attentive à la mise en place de cet accord, car en cas de réussite sur le territoire britannique, ces actions concertées avec les moteurs de recherche pourraient s’étendre dans d’autres pays de l’Union Européenne, voire du monde entier. Une bonne nouvelle pour les défenseurs de la sûreté du Net et des créateurs de contenus.