Qualcomm vs Apple : la hache de guerre est (re)déterrée

Innovation

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La guerre commerciale que se livrent Qualcomm et Apple sur les puces de smartphone se transforme, une fois de plus, en une guerre juridique sur les brevets et la propriété intellectuelle. Qualcomm veut, tout simplement, faire interdire la vente d’iPhone en Chine.

Les couteaux sont tirés, à nouveau, entre Apple et Qualcomm. Les deux firmes se livrent une guerre sans merci sur les processeurs de smartphones. L’année 2018 a été rude pour Qualcomm, dont le modèle haut de gamme, le Snapdragon 845, a été dépassé en puissance tant par le dernier Kirin de Huawei que par les puces A12 Bionic qui équipent les nouveaux iPhones.

Qualcomm a l’habitude d’attaquer Apple pour la propriété intellectuelle

Le fondeur peut sembler dans les cordes, en attendant la sortie du très attendu Snapdragon 855, qui s’annonce comme un monstre de puissance. Alors il réagit en attaquant ses rivaux sur la propriété intellectuelle.

La manœuvre n’est pas nouvelle : début 2017, Qualcomm avait porté plainte devant la commission du commerce international pour une violation de brevets concernant l’iPhone. Puis, en novembre 2017, l’entreprise avait accusé Apple de partager ses secrets industriels avec Intel – grand rival de Qualcomm sur le marché des processeurs.

Interdire la vente d’iPhone en Chine, vraiment ?

Cette fois, ce sont trois brevets de Qualcomm qui auraient été utilisés par des fonctionnalités des iPhone – une technologie pour redimensionner les photos, une autre permettant de passer d’une application à une autre sur un écran tactile. «  Apple continue de profiter de notre propriété intellectuelle tout en refusant de nous indemniser », attaque Don Rosenberg, l’avocat de Qualcomm.

Mais cette fois, le fondeur a obtenu d’un tribunal une ordonnance provisoire interdisant, purement et simplement, l’importation d’iPhone en Chine ! Même s’il ne s’agit pas du premier marché d’Apple, une telle interdiction serait un séisme pour la firme de Cupertino.

La pomme contre-attaque

Riposte d’Apple, en trois temps. Un, réagir avec virulence, avec un communiqué en forme d’uppercut : « Les efforts de Qualcomm pour bannir nos produits est l’acte une nouvelle fois désespérée d’une entreprise dont les pratiques illégales sont sous investigation dans le monde entier ».

Deux, se défendre sur le fond, en limitant la portée de l’attaque. Apple a ainsi précisé que les technologies problématiques ont été supprimées à partir d’iOS 12. Trois, supprimer toute trace de contentieux. « Concernant les modèles d’iPhone que nous vendons actuellement en Chine, nous pensons être en conformité. Mais, en début de semaine prochain, nous allons proposer une mise à jour pour les fonctionnalités mineures qui posent problème dans cette affaire » a déclaré Apple dans un communiqué.

Entre les lignes, Apple reconnaît donc que ces fonctionnalités posent effectivement problème – et que l’attaque de Qualcomm est fondée en droit. De quoi fragiliser la position « droit dans ses bottes » d’Apple.